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mardi 16 juin 2009

les oiseaux

t'es pas un oiseau, c'est pas parce que les ailes te manquent ou que le ciel te fascine moins
mais t'as pas la mer dans ton corps, tes yeux ne seront jamais la source de l'infini, tu vis dans un labyrinthe, les mains trempés dans la couleur frêle de tes métaphores sans fin

assise sous la croûte étroite de ta chambre tu restes des heures devant ton espresso imaginaire, tu ressens encore les cigarettes qui te rendaient tellement bohème autrefois

t'es pas arrivé au milieu de ta vie, mais déjà t'es perdue dans la forêt de tes narrations, tu me regardes, j'ai les yeux creux, y a plus d'étoile dans ton ciel marin, ton vol sera un mythe amer, un cri aphone dans le ventre d'un monde inconnu

y'a plus de lumière au but du tunnel
je t'le redis, ça n'fait que t'agacer d'avantage, à quoi te servent les mots si t'y crois plus, tu vas te couper les cheveux, tes longs cheveux noirs conçus dans une belle nuit d'orage

les mots, l'éternel mal des mots t'entoure avec des gestes chamaniques
les oiseaux ne t'effrayent point, y a que les rossignols qui te tapent les nerfs, tu vas faire la chasse aux rossignols pour réduire ces monstres à un humiliant silence

tu regardes l'éternité et lui crache en plein visage, tu roules tes angoisses sur les routes aux noms barbares, tu vides les nuits et ne cesse jamais de te promener sur le toit lorsque la pluie te rend visite

je suis un petit barbare qui te regarde d'un autre coin de la folie, en train de mâcher la poudre des étoiles, qui es tu quiestuquiestuquestu...
t'es plus un oiseau, tu haïs le théâtre, ses ombres te hantes au delà de la fiction, le soleil est ton unique véritable ancêtre, le silence ton unique désir, t'as plus tes ailes, ton vol macéré est dans ton ventre, tu enfanteras d'un dieu ayant huit pères différents

n'oublie pas de prendre ton parapluie, le voyage sera long

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