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mardi 8 février 2011

ceci n'est pas une pomme. apologie.


une pomme. une belle pomme, somme d'une saveur toute neuve. couleur d'une tendre maturation automnale. un parfum discret des vents et des pluies qui ont fait naître ce fruit. cette pomme. est-elle vraiment irrésistible? est-ce juste une apparence? un infini brin de tentation qu'un ange déchu a mise avec ruse et habileté sur la table voisine.

cette pomme que mes yeux fixent depuis une demi-heure, mais est plus qu'un fruit banal, car il exerce une force occulte sur mes désirs, mes sens. cette pomme... tant mieux. le voisin n'est pas là. rendez-vous gourmand. 1:0 en ma faveur.

qu'est-ce que ça peut inspirer une pomme? la chute? un paradis de moins, un de plus. le premier couple séduit par l'irrésistible alliance serpent-pomme n'ont pas pu résister. hélas. une pomme qui fait finir la belle époque (celle paradisiaque) pour tout une humanité. un petit morceau qui raccourcie le temps primordial, comme si Eve et Adam avait mordu l'éternité. ce dernier devra s'en souvenir, car le morceau de pomme lui colle à la gorge, et on le porte tous (les hommes) depuis. à chacun sa pomme...

mais cette pomme qui tombe sur la pomme du savant. disons d'un mathématicien faisant sa petite sieste. un chute, beaucoup plus modeste cette fois, mais très importante. or, le génie endormie retrouve (d'un seul coup de pomme) sa vocation de physicien et le monde tout entier fait connaissance d'une nouvelle force. Let me introduce myself, I am the force of Gravity.
ainsi, avec une seule pomme on a découvert qu'on est tous cloué au sol, dépourvus d'une autre tentation, celle de s'envoler...

y'aura encore la pomme de Samsa. c'est-à-dire de Kafka. ou des deux. car le deuxième invente le premier, le transforme le premier et le fait mourir d'un coup de pomme, qui d'après certains, annonce sa propre mort. pauvre Grégor isolé des siens, qui essaie de franchir le seuil de la chambre à coucher des ses parents et se retrouve avec une pomme jeté dans son fragile dos de coléoptère. la pomme comme double métaphore de la sexualité parentale et de la furie paternelle (Franz connais sans doute le goût amère de ce fruit). une pomme qui tue une fois de plus. une pomme qui fait les poumons du créateur...

on peut ajouter la pomme des Grimm. des frères. les pères de la Blanche Neige. cette pomme qui est empoisonnée. fruit de la jalousie, voilà la pomme qui devient un fruit interposé les deux femmes, ou plutôt entre la femme est la jeune-fille. la première qui se fait sorcière et Blanche Neige, cette pauvre pomme qui croit tous ce qu'on lui dit. allez, mange un pomme, ma pouce, tu l'as bien méritée...[c'est d'ailleurs fort curieux de voir comment les contes européens suives en fait les mésaventures des personnages, car dès qu'ils sont en sécurité, c'est la fin. ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant. ze end! c'est pas intéressant le bonheur, même pas pour les mômes...] la pomme est en fait un fruit paradoxalement féminin (les freudiens n'on qu'à confirmer). la pomme qui tue encore, qui raccourcie la vie, qui reprend donc sa dispute avec le temps, qui lui est imprégné des les temps du vieux testament.

la terre est bleue comme un orange, aurait dit un surréaliste. pourtant on sait bien que si elle l'est, alors c'est en reprenant les formes d'une pomme. or, bien ronde, la terre est ellipsoïdale. comme une pomme encore. d'autant plus que la structure terrestre ressemble plutôt à celle d'une... padam... pomme, bien entendu.

la pomme, dont la silhouette mordue à droite, fait vendre, à la rage verte de mr microsoft. ou qui une foi mariée à la terre devient patate, donc encore plus vitale pour les trois quarts de la population terrestre, car ça fait nourrir.

cette pomme, qui, vu l'heure, sera mieux d'être consommée en calvados. pour que la tentation suive son ascension sous les paupières lourdes de la nuit.

PS : ceci n'est pas une pomme

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