les révolutions... très actuel, vu les bouleversements. ça fait une vague positive dans le monde arabe. un scénario digne d'être gravé dans l'histoire - le peuple jetant à la poubelle ses dictateurs momies, des régimes qui changent - un vrai printemps des peuples (non sans le coup du pouce du frère yankee, mais qu'importe). la démocratie est-ce vraiment si contaminant? on dirait bien...
les révolutions, ça fait une longue histoires, beaucoup de tête tombés au pied des idéaux plus ou moins illusoires, des gens s'immolant devant le regard immobiles des dictateurs (dictatuers serait mieux), sans oublier les monarques dont la lumière ne faisait que maintenir les ténèbres.
"ça va finir par le sabre" disait Catherine II à propos de la révolution française, la grande. elle a eu bien raison. tout finit presque pire qu'au commencement - un mégalomane à la tête de la nation, qui annule le partage du pouvoir et qui arrache sa couronne des mains d'un pape médusé.
aujourd'hui on serait tenté de dire que ça valait le coup, les rivières de sang et même le petit général qui se laisse emporté par le mythe de son pouvoir dans les bras mortuaires d'un hiver russe. et bien, un hiver ça mord sans épargner l'estime de soi des grands généraux, sans se soucier trop de l’épanouissement des valeurs révolutionnaires. (pour ne pas oublier - décembre, janvier, février - les meilleurs généraux russes...)
mais les révolutions, ça finit pas comme ça - pour ceux qui n'ont pas encore pigé, je parle des classiques et non pas des récentes (thank you for joining us and do not change the channel). les révolutions, ça commence par les utopies les plus douces pour finir dans une morale de deuxième fraîcheur. à voir au moins la révolution russe s’annonçant comme la mise en place des grandes idées du marxisme allemand. voir plus - l'empire tsariste s'écroule et voila lenin lançant le droit à l’autodétermination des peuples. voilà donc Finnois, Ukrainiens, Moldaves se réjouir de la possibilité de refaire leur destin à leur bon gré. sauf que sa dure pas trop, ce bonheur, un autre mégalomane va y mettre fin dès que possible.
les révolutions, ça se regrette. à voir les jérémiades dans la presse roumaine ou les multiples publications sur la vie des ceausescu. des gens qui se demande s'il n'ont pas eu tord d'avoir fait cette révolution. car une révolution, ça s'assume. non que les Roumains ne l'assume pas, mais que la contre partie de toute cette histoire sur la une des journaux les plus importants du pays, c'est au moins paradoxale. en quelque sorte ça me rappelle le film "Total eclipse"sur le couple Verlaine-Rimbaud, ou ce dernier disait qu'il faut bien soit trouver le courage d'assumer les choses faite soit de cesser les faire.
on dit que les 3 révolutions les plus importantes ont été faite par les Juifs : la première par Jésus "tout est amour", la deuxième par Freud - "tout est sexualité" et la troisième par Einstein - "tout est relatif"
j'ai failli oublier les drôles de révolutions, les révolutions dans les anciens pays soviétiques. la révolution des roses en Géorgie, on a du mal à en repérer les traces; l'orange en Ukraine, un double échec, car la coalition arrivée au pouvoir est vite partie sans laisser de très bonnes traces et non sans l'aide du grand frère slave... et la toute petite révolution Twitter en Moldavie, nom sans doute exagéré, or, ma foi, dans la contrée la plus pauvre d'Europe, on oublie souvent que l'internet est encore un luxe, donc dans toute cette histoire il y avait peut être une dizaine des jeunes avec un compte twitter. c'est plutôt la révolution textos. cette dernière révolution, que l'on a du mal à mettre dans un schème, qualifiée par les uns de coup d'Etat et par les autres comme le point de départ vers l'eldorado européen. au moins, elle a eu un impact la capitales et les autres grandes villes non sans les réseaux de socialisations, mais... (c'est à développer une prochaine fois)
finalement on touche aux révolutions des jeunes. la 68, l'année de l'amour, un enfant si elles veulent et quand elles veulent (pourvu qu'elles veuillent), makelovenotwar, woodstock, musiques, tolérance, épanouissement personnel et sexuel, le cinéma art-house, la nouvelle littérature avec l'oeuvre qui poignarde son auteur, avec un impérieux désir de choquer, de bouleverser, de mettre en ouvre les révolutions. et l'art, la Mecque des révolutions - des artistes qui vont tout changer. l'art se révolutionne. on met en avant des poupées égorgées avec de la sauce tomate. les crânes se couvrent de diamants, les ouvres classiques se brisent en mille morceaux qui resurgissent dans une nouvelle lumière. des squelettes faisant l'amour. des vaches coupées en deux parties symétriques, des mangas gigantesques miroitant l'esprit maladif de l'artiste. des révolutions introverties. un oeuf cuit dans un cube au milieu d'un musée à mi chemin entre le corbusier et une fusée après le pire accident, sur le toit d'une voiture faisant peau neuve devant un public extasié.
vivent les révolutions