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samedi 4 juillet 2009

heureux qui comme Ulysse


il sort de chez lui à minuit
ses pas le porte sous la poussière de nos idées

Sebastien, ça fait longtemps... il fume une cigarette, le ciel est l'ultime parchemin de sa bibliothèque

la rue est vide, des pianos parsemés bavardent
bien sûr je me rappelle, ses mains sentaient la peinture, il avait le regard flou, il fumais
drôle de peintre, il n'est pas trop bavard, il se laisse toujours emporter par les voix off

il y a deux jours j'ai mis le téléphone dans l'eau, mais il ne cesse pas de sonner, pourtant on boucle dès que je réponds. je sors de chez moi à minuit, j'avance à tâtons car il y a plus d'ampoules dans le hall, je commence à fumer et je cherche le ciel dans mes pensée parsemées dans la rue

je suis un peintre abstractionniste, mes toiles vont rien vous dire si vous les trempez dans ma vie

ma mère et ma femme ont les mêmes yeux bleus remplis de larmes, elles se coiffent de la même façon, j'ai du les quitter, je leur ai rien dit, j'ai juste laissé une toile vide, c'est la fin

dans les rues du nouveau monde je me sentais condamné au silence, les gratte-ciel me persaient les nerfs, j'avais un sacré mal de tête et je sautait toujours du présent au passé
ce monde n'était pas nouveau, l'automne, les insomnies, les violons trempés dans le lait se baignaient dans le même miroir et les aveugles conduisaient encore les gens dans l'abîme, tout comme tu le pensait, James

la voix rauque du métro m'inspire, il fait tard, Sebastien, faut que je me sauve
l'aube me brise les fenêtres, mes pieds saignent longtemps sur des briques

je pense encore à Ithaque... c'est décourageant le sable, rien n'y pousse, tout s'y efface

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