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mardi 21 juillet 2009

a tea-spoon of coffee for Alice


j'ai entendu beaucoup de propos semblables. vous êtes tous des consolateurs pénibles.

un sommeil lourd pèse sur tes paroles, le silence gravite impassiblement autour de toi oeil de lecteur, le minuit est un bus à quatre étoiles, madame et monsieur, vous aurait du faire vos réservation il y a une semaine

Alice rajeunit avec chaque tasse de café, elle y avait renoncé pour un temps incertain, mais dès le commencement de la saison pluvieuse son agitation lui pesait lourde sur ses paroles
elle est sortit de chez elle dans mal guidé par une concordance verbale inconsciemment déséquilibre, elle suivait le chat bleu à ses messe - la raison scientifique a prouvé que tous les félines domestiques appelées communément chats et dont le poil a la couleur bleu ou bleu-marin sont passionné par deux choses les messes et les discours philosophiques
Ulysse aimait les messes, il y allait en cachette, pourtant régulièrement comme un bon chrétien

après tout qu'est-ce une femme solitaire? une silhouette gothique suivant les chats dans les rues. au bout d'une semaine elle finit par devenir dépendante des cafétérias parsemées autour de la cathédrale, son péché le plus récent - une passion frénétique pour le café viennois, elle y trempait son heures creuses, le goût de la crème s'associait aux rues de Vienne, sans lui donnait des maux de tête
ses promenades les plus réussies étaient celles où elle pouvait sentir qu'il n'était nulle part

quand finiront ces discours qui ne sont que du vent?

sur le bord du Mékong je me suis assis sans espoir ni chagrin. le savoir est infini, le fleuve n'a jamais cessé de couler entre ces mêmes rives. Sebastien regarde l'eau descendre, avec ses yeux, cette eau lourde chargée du sang des hommes, le fleuve éventreur de la terre, dévoreur de forêt
la ville est un radeau sur le fleuve, où coule la plus ancienne mémoire du monde
à l'horizon s'enracine le fleuve au ciel

chaque dimanche miss Havisham était privé de la compagnie du chat, elle ressentait les mains froides de la solitude, elle écoutait de la musique... autrefois elle était passionnée par Glen Miller, ensuite se suiviat en tortue de longues heures de lecture jusqu'au crépuscule accompagné par le son constant de la pluie, le sommeil fond le long des rails du texte

Mr. Py était le seul a savourer la pluie
les pluies nourrissent les fleuves, les fleuves se touchent dans le ciel , les pluies c'est le ciel

speaking as if it really did not matter, and assuming, apparently, that life was automatically rolling on with all its routine pleasure, Alice said she would like to turn into a bird and to spend the rest of the afternoon on the roof of the cathedral

plus on et on plus on est proche, elle ignore encore que c'est un arbre aux poèmes qui pousse sur sa porte

what could really disturb you, Miss Alice?

mercredi 15 juillet 2009

poliphonie de l'oeuf. semi-windsor discursif


la nuit était chaude, Sebastian décida de se promener sur le quai, la canicule lui tordait l'inspiration, celui qui parcourt les climats et les villes voit beaucoup de choses dignes de foi, la crainte de l'épaisseur de l'infini, du pur espace, de la simple matière l'émut un instant

par la fenêtre ouverte Miss Havisham regardait l'artiste traversant la nuit
-how do you do Mme?
-allezvousfairefoutreavecvosquestionsdeparapluie-poubelle
-un windsor, non un semi-windsor
-sorry, sir, I'm not sure I understand you
-j'ai défait le noeud. qui est apparu le premier: l'oeuf où l'éternité? Humpty Dumpty
-lorsque j'utilise un mot, moi, il signifie exactement ce que je lui veux faire dire - ni plus, ni moins
-la question est de savoir si vous pouvez obliger les mots à signifier tant de choses différentes
-la question, c'est de savoir qui sera le maître
son regard était tantôt sur les pages, tantôt sur le quai, je ne suis pas moi même la matière de mon rêve I hear myself crying from a doorway into the sun, with the acoustics of time, domed time, endowing my call and its tell-tale horseness with such a wealth of anxiety, passion and pain that really it would have been instrumental in wrenching open the zipper in the middle of a trim turfed terrace I found her at last she had run out before I was ready
-c'est quoi votre prénom?
-écoutez attentivement et vous apprendrez peut-être quelque chose

Pascal était de plus en plus absent, son Mékong intérieur gravitait autour d'une nouvelle mise en scène, c'était vital pour lui, il travaillait tout mot, tout geste, il voulait un théâtre de la suggestion, là où finit le silence commence la mise en scène
-allons-nous-en
-on ne peut pas
-pourquoi
-on attend la fin
-c'est vrai. tu ne peux pas rester tranquille
-je suis en guerre contre tous
-on est venus trop tôt
-c'est toujours à la tombé de la nuit
-mais la nuit ne tombe pas
-elle tombera tout d'un coup comme hier
-puis ce sera la nuit
-et nous pourrons partir
-partir, partir, mais il faudra revenir un jour, que faire, que faire
-tu as bientôt fini de te plaindre, tu commences à me casser les pieds, avec tes gémissements
-t'as les orteils en argile, toi
-je m'en vais
-et si à la place de notre fin viendra une autre? tiens!
-adieu
PS une mesure de blé pour une pièce d'argent et trois mesures d'orges pour une pièce d'argent, mais ne touche pas l'huile, une fille de rien a renversé tout l'huile sur les amours mécaniques du tram, que cette fin ne soit qu'un décor quasi imaginaire

l'inconstance de la foi de fait plus de miracles

Si qui forte mearum ineptiarum lectores eritis manusque uestras non horrebitis admovere nobis... Silence! On tourne!

mercredi 8 juillet 2009

la vielle dame et le chat. lecture tordue


- C'est le matin, madame, nous sommes arrivés au bout. Mon maître essaie de m'en faire douter et je dois vous avouer que cela a failli lui réussir. Mais ce n'est pas pour rien que j'ai survécu cette longue nuit et je peux vous assurer qu'elle touche au bout de son répertoire. Mais dîtes moi plutôt si vous êtes encore paré de votre fièvre?

Samedi matin l'impatience la réveilla. Elle prit un comprimé couleur crème avec une infusion des fleurs en plastique et s'installa ensuite devant la fenêtre. Depuis deux semaines il pleuvait sans cesse. Il n'y avait personne dans la rue, seul son regard se promenait à la même heure sur le pavage humide. Malgré son effort de concentration elle n'arriva point à se rappeler le contenu de son rêve. L'aube s'annonça grisâtre à l'horizon balayant les quelques images qui lui restait devant les yeux. 

Soudain miss Havisham eut un léger frisson. Elle regarda autour d'elle avec une concentration particulière, comme pour y retrouver des miettes de son rêve. Puis elle prit ses lunettes cassées et répéta le même exercice plusieurs fois. 
La chambre était vide, il n'y avait que le chat du voisin.

- Oui, madame, c'est encore moi. Je viens souvent chez vous, mais c'est pour la première fois que je vous parle. Ulysse est mon nom et je suis le chat bohème de votre voisin, le peintre. 
- Es muss sein.
Drôle de chat. Il avait des tâchez multicolores, cependant elle le trouvait étonnamment   bleu.
- Madame miau ne vous en fait pas, c'est la pluie et votre imagination tourmentée par  vos éternels comprimés qui me donnent des ailes ou plutôt de la voix 
- C'est donc le chat de l'artiste, se dit elle. Mais qu'est-ce qu'il fout chez moi? 
Elle le regarda de plus près. Après d'un geste mécanique pris son livre et se mit à lire à haute voix.

Iamque rubescebat radiis mare et aethere ab alto (pause)
Iamque rubescebat radiis mare et aethere ab alto
Aurora in roseis fulgebat lutea bigis,
cum uenti posuere omnisque repente reseditflatus, et in lento luctantur marmore tonsae
agmen agens equitum et florentis aere cateruas,
bellatrix, non illa colo calathisue Mineruae
femineas adsueta manus, sed proelia uirgo
dura pati cursuque pedum praeuertere uentos.


Le chat semblait légèrement déprimé par le mauvais latin de sa lectrice. Il fixa ses lunettes brisées et se demanda en bon chat philosophe si c'était toujours à cause des fourmis. Lui, il savait bien que la vielle dame avait fait le même rêve. Elle le faisait depuis sa jeunesse. La même ennuyeuse conversation avec un ange lui annonçant le jour de sa mort. At this point I have a curious confession to make. You will laugh – but exactly and truly I somehow never managed to find out quite exactly what the real dream was about. I do know not it yet. Oh, I have learned a few odds and ends.

- Quel est ton nom chaton? - Ulysse. La vielle dame regarda le nom de l’auteur Ulysse. Elle éclata de rire : - Décidément tout le monde y est Ulysse! - C’est vrai, lui répondit le chat, je suis lui et il est moi. Toujours est-il qu'il y a plus de chat que d'Ulysse cette ville. - Et ça tourne en rond, cria la dame en écartant soudain ses bras et en tourbillonnant dans la pièce comme un gyroscope.

- Je suis Miss Havisham. Je le dis de mon plein gré. Oui. Ce n’est pas mon véritable nom. Non. Certes, mon esprit n’est pas tout ce qu’il devait être. Mais cela on n'y peut rien. Non. Pas du tout. Pas dans ce rêve que je n'arrive pas à transcrire en tout cas. On ne peut plus transcrire ses propres rêves à cause de cette humidité morbide qui fait fondre l'encre. J’ai soixantequatrevingtdixneufseize ans. Je suis la proie d’une continue immaturité affective. Hier soir j’ai déchiré ma robe en papier-mâché et ce matin je vais m'en faire une autre en tissu bénigne. Je me lève à six heures du matin depuis le dernier solstice de notre cher pape. Et je ne pris plus. Je lis le même livre. Parfois à tâtons, parfois à l’inverse, mais toujours avec une constante curiosité. J’aime les confessions et les infusions. Je ne suis pas un papillon même si j'ai vu la lumière du jour aux tropiques. Pourtant pendant mon enfance on m'a bien appris faire le passo doble et depuis chaque dimanche matin je trempe le violon dans le lait vierge de la fille du laitier. (Dommage qu'on ne soit que Samedi...) Je ne suis qu’une pale ombre de ce que mon auteur veut que je sois c'est pour cela que j'ai du mal à trouver ma place dans son théâtre clair-obscur. Mon voisin parle souvent aux statues, celui d'en haut attend son Alice, qui ne se laisse jamais inviter à prendre une bonne tasse de pluie. Cette pauvre fille habite au deuxième. Elle se promène nu pied et enseigne la langue de bois aux apprentis maniaques. Elle leurs fait du riz aux plumes sans pour autant déplumer les cygnes du lac.
Il y a des villes qui ont un goût de malheur. On les reconnaît dès que l’on avale un peut de leur air usagé et stagnant, aussi appauvri et humide que la vieillesse. La vielle dame se perdait dans le labyrinthe de glaces. Le chat se coucha sur la table en écoutant les propos philosophiques de Miss Havisham. 
Il pleuvait toujours sur les rues vides et la même voix rauque repris la lecture... 

Hos super aduenit Volsca de gente Camilla
agmen agens equitum et florentis aere cateruas,
belatrix, non illa colo calathisue Mineruae
femineas adsueta manus, sed proelia uirgo
dura pati cursuque pedum praeuertere uentos.

ploaie cu maci (versiune pentru Alice)


Am cules ploaia de pe asfaltul încins am strans-o in palma i-am dat un trup şi un nume, i-am zis sa leviteze

De atunci ma urmează cu paşi selenari zicându-mi sa desfac timpul pentru ca şi-ar dori sa plece să nu mai audă gândurile în ritm de pian mecanic să se descompună în fibrele din care am creat-o să nu o mai oblig să admire pozele făcute de mine, vânător solitar de lumină nocturnă, mă roagă să-i scriu istoria cu o laba de păiangen pe ecranul inert, înfundându-mi degetele în carnea de plastic a computerului

I-aş fi dat o rochie mov, dar îşi dorea săse piardă în întuneric, sa nu-i mai vorbesc de Danae, republicile i se păreau inveţii de saltimbanc, levita, ştia s-o facă neprihanit, să păşească fără a-mi atinge cuvintele, zâmbind, învaluite de gerunizii, leganându-se în timp ce eu ma gândeam ce roman aş fi putut scrie despre ea, metafora lucidă a ploii, purta pe umeri un blues cu iz de ţigara, cu voce dulce colonială, cu secole şi singurătăţi zidite într-un singur cuvânt, nu-i plăceau mănăstirile şi totuşi se ducea constant să-şi vadă zeii cu gust de vanilie,

Ma striga, îmi zicea ca e pasionala, îi pulsau venele de ploaie, însa nu o credeam, era prea inerta pentru a fi torenţiala, era concepută într-un ritm nordic de dor şi vioara, îmi era frică să nu o rănesc, nu avea curajul să-mi cerşească mângâierile, eram departe, sus şi jos, urcam pe firele-i de ploaie

Fără ascensor, fără să-mi dau seama ca era la un etaj mai jos, sorbea cu privirea de apă celestă rânduri despre zeiţa pierdută, fragmente de timp, îşi imbrăca nopţile, o priveam fix, imaginar, dacă ar fi putut sângera atât cât durează naşterea unei cărţi

Nu, zise zâmbind, dar răspunsul era exact invers, trăia câteva romane zidite adânc în conştiinţa ei profundă de femei-ploaie din ventricolul drept al unui poem imperfect, cu oasele frânte şi metafore disecate de bisturiu, chitară şi vene deschise brusc în subconştientul meu

Era plăcerea de a o regăsi în cuvinte, în ploaie, cu maci fragezi pe umeri…

lundi 6 juillet 2009

le théâtre (d'Alice) et les réverbères


aimer c'est pas la mer à boire, pourtant t'as du mal à aimer hors tes rêves
les épis dans ta boîte aux lettres c'est l'affection de la terre pour ton silence, ton faible pour le clair de lune qui tords ses couleurs sur ce champs
enraciner tes lèvres sur l'épaule droite de la lune
un beau jour tu vas réécrire mes poèmes, tu vas leur apprendre à faire l'amour en s'adonnant aux métaphores... mon écriture s'approprie la couleur mystérieuse de tes yeux
ils sont comment, tes épaules?

hier soir un fou est tombé amoureux de la grâce métallique des tramway, il courrait après, les embrassait, leur répétait les plus tendres mots du français, c'est que les trams dans cette ville sont plus beaux que les victoires de Samothrace
on l'a retrouvé immobile, les rails dans ses bras, à l'autre bout de la ville
pauvre fou, il n'a pas pu comprendre que l'amour est un jeux cruel, seul les humains y sont admis

la concordance des temps est une danse, pas de deux, verbes et actions, tu papillotes à droite, c'est le futur qui te retiens dans ses bras, à gauche, emmailloté de vers, le passé t'invite à un rond de flash back,
passo doble. un-deux-trois, un-deux-trois
wilkommen, binevenue dans le plus théâtral des théâtres au monde, ici-même les acteurs jouent pour leur propre plaisir, pas de scénarios, pas de pièces, pas d'clair de lune, on improvise, on meurs et on réssuscite sur à l'ombre des réverbères en fleurs, je suis votre psy, regardez-moi dans les yeux, Mlle, merde, encore la codépendance, cette chasse aux rossignols qui me fait mal
vous sentez vous à l'aise sur le fameux canapé bleu?
écrasez-vous souvent vos lunettes?
aimez-vous les trams ou préférez-vous les fourmis? un petit bisous pour chaqu'une de ces bêtes minuscules, ça fait tourner la tête, hein?
je rêve souvent de tes épaules, des vers en hiéroglyphes que j'y écris avec le bout de la langue, le bout de français est un réverbère...

- Bonjour. Pourquoi viens-tu d'éteindre ton réverbère ?

- C'est la consigne, répondit l'allumeur. Bonjour.

- Qu'est-ce que la consigne ?

- C'est d'éteindre mon réverbère. Bonsoir.

Et il le ralluma.

- Mais pourquoi viens-tu de le rallumer ?

- C'est la consigne, répondit l'allumeur.

- Je ne comprends pas, dit Alice.

- Il n'y a rien à comprendre, dit l'allumeur. La consigne c'est la consigne. Bonjour.

Et il éteignit son réverbère.

Puis il s'épongea le front avec un mouchoir à carreaux rouges.

- Je fais là un métier terrible. C'était raisonnable autrefois. J'éteignais le matin et j'allumais le soir. J'avais le reste du jour pour me reposer, et le reste de la nuit pour dormir…

- Et, depuis cette époque, la consigne a changé ?

- La consigne n'a pas changé, dit l'allumeur. C'est bien là le drame ! La planète d'année en année a tourné de plus en plus vite, et la consigne n'a pas changé !

- Alors? dit Alice.

- Alors maintenant qu'elle fait un tour par minute, je n'ai plus une seconde de repos. J'allume et j'éteins une fois par minute !

- Ça c'est drôle ! Les jours chez toi durent une minute !

- Ce n'est pas drôle du tout, dit l'allumeur. Ça fait déjà un mois que nous parlons ensemble.

- Un mois ?

- Oui. Trente minutes. Trente jours ! Bonsoir.

Et il ralluma son réverbère.

Alice le regarda et elle aima cet allumeur qui était tellement fidèle à la consigne. Elle se souvint des clairs de lune qu'elle-même allait autrefois chercher, en tirant sa chaise. Elle voulut aider son ami :

- Tu sais… je connais un moyen de te reposer quand tu voudras…

- Je veux toujours, dit l'allumeur.

Car on peut être, à la fois, fidèle et paresseux.

Alice poursuivit :

- Ta planète est tellement petite que tu en fais le tour en trois enjambées. Tu n'as qu'à marcher assez lentement pour rester toujours au soleil. Quand tu voudras te reposer tu marcheras… et le jour durera aussi longtemps que tu voudras.

- Ça ne m'avance pas à grand'chose, dit l'allumeur. Ce que j'aime dans la vie, c'est dormir.

- Ce n'est pas de chance, dit Alice.

- Ce n'est pas de chance, dit l'allumeur. Bonjour.

Et il éteignit son réverbère.


le 19 octobre 2019

un ange aux sales sourires fume le dernier jour du reste de ta vie, il a les pieds cloués contre le quai du lac, ses ailes en bois pèsent sur ta conscience fragile

- Alice, entre dans la boîte d'à côté. Mr. Py t'attends à une dernière tasse de pluie. Drôle de vie, il s'évanouit lui aussi, les règles non rien à foutre dans la raison implacable du temps.

un ange aux faux masques vous conduira vers le Styx, n'oublie surtout de prendre tes verbes pour les noyer dans l'alchimie du néant

bien joué! bois encore cet ancre et laisse-moi voir tes épaules à la lumière faible des réverbères apprivoisés

dimanche 5 juillet 2009

λευτερια...


c'est la mer du nord et mon ombre balayé par ses vagues
à cause des fourmis j'ai écrasé mes lunettes, je vie dans un monde myope
as-tu de nouvelles de Flandres?
la mort est un mensonge, ce n'est pas parce que tu joues au piano, ni parce que je regarde les lignes d'Amadeo
aimez-vous le violon ou plutôt les cacahuètes, Mr Py?
c'est un mot à elle qui manque
quel bonheur que tu y arrives
les minotaures portent des colliers d'yeux autour de leurs entrailles
qu'est-ce qu'il y a au milieu d'une pomme? un sourire? un péché?
elle n'est pas catholique, mais elle n'est pas un oiseau non plus
Pascal, je garde toujours deux tasses sur mon seuil, l'écho des pas inconnus y danse...
je vous préviens que les schizophréniques sont très séduisantes
combien aimes-tu la vie? tous doivent sacrifier leur vie, au moins une bonne moitié, une guerre dure trois mouvements
combien de suicides y a-t-il dans le monde à cette heure-ci? tu refuses de mourir par hasard, la vie est plus qu'un roman existentialiste
could you see the rainbow, sir? there is no rainbow in your sky, my fair lady...
les licornes viendront pas ce soir, la ville est brisée dans des lunettes morcelées
on était créé l'un pour l'autre, son regard restait chez moi pendant une heure et demi
je l'ai bu, je suis pas sûr de comprendre, j'ai bu l'arc-en-ciel, j'aurais préféré un thé aux lavande et papillons... un thé aux bégonias pour l'apothéose de notre cher hôte, s'il vous plaît
la peur porte pas de lunettes, elles a les yeux jaunes
je cherche éperdument un champs de blé sur ton corps - pas de grain - pas de sillon
tout est pourpre et cendres dans la myopie de cette aube
le mariage c'est pour les souries, pas pour les hommes
vous étiez trop jeune et vous vous trompiez, les morts vivaient à leur aise les amours salins
silence!
l'aube n'a pas d'escalier, laisse les mots dormir dans des étreintes brisées

samedi 4 juillet 2009

heureux qui comme Ulysse


il sort de chez lui à minuit
ses pas le porte sous la poussière de nos idées

Sebastien, ça fait longtemps... il fume une cigarette, le ciel est l'ultime parchemin de sa bibliothèque

la rue est vide, des pianos parsemés bavardent
bien sûr je me rappelle, ses mains sentaient la peinture, il avait le regard flou, il fumais
drôle de peintre, il n'est pas trop bavard, il se laisse toujours emporter par les voix off

il y a deux jours j'ai mis le téléphone dans l'eau, mais il ne cesse pas de sonner, pourtant on boucle dès que je réponds. je sors de chez moi à minuit, j'avance à tâtons car il y a plus d'ampoules dans le hall, je commence à fumer et je cherche le ciel dans mes pensée parsemées dans la rue

je suis un peintre abstractionniste, mes toiles vont rien vous dire si vous les trempez dans ma vie

ma mère et ma femme ont les mêmes yeux bleus remplis de larmes, elles se coiffent de la même façon, j'ai du les quitter, je leur ai rien dit, j'ai juste laissé une toile vide, c'est la fin

dans les rues du nouveau monde je me sentais condamné au silence, les gratte-ciel me persaient les nerfs, j'avais un sacré mal de tête et je sautait toujours du présent au passé
ce monde n'était pas nouveau, l'automne, les insomnies, les violons trempés dans le lait se baignaient dans le même miroir et les aveugles conduisaient encore les gens dans l'abîme, tout comme tu le pensait, James

la voix rauque du métro m'inspire, il fait tard, Sebastien, faut que je me sauve
l'aube me brise les fenêtres, mes pieds saignent longtemps sur des briques

je pense encore à Ithaque... c'est décourageant le sable, rien n'y pousse, tout s'y efface

Murs


Sans considération, sans pitié, sans pudeur,
autour de moi, grands et hauts on a bâti des murs.

Et, maintenant, me voilà, ici, à me désespérer.
Je ne songe qu'à ce destin qui ronge mon esprit;

car j'avais tant de choses à accomplir au dehors.
Ah, quand on dressait ces murs,
comment n'ai-je pas pris garde?

Pourtant, je n'ai pas entendu de bruits de maçons, ni d'échos.
Insensiblement on m'a muré hors du monde.

Constantinos Cavafy

un poète génial, qu'on ignore souvent, mais qui, pourtant, se situe aux sources de la poésie moderne européenne

vendredi 3 juillet 2009

chagrins d'Ithaque



Donc hais-moi, si tu veux ; maintenant, si jamais. Maintenant que le monde est ligué pour contrarier ma vie, joins-toi à la rancune du sort, fais-moi plier tout de suite, et ne viens pas m’accabler après coup.

Ah ! quand une fois mon cœur aura échappé à ce désastre, n’arrive pas à l’arrière-garde du malheur vaincu. Ne donne pas à une nuit de vent un lendemain de pluie, en ajournant la catastrophe préméditée.

Si tu veux m’abandonner, ne tarde pas à le faire ; n’attends pas que les autres petites misères aient satisfait leur dépit, mais arrive au premier rang. Ainsi je goûterai tout d’abord le pire de ce que me réserve la fortune.

Et les autres coups du malheur, qui me font l’effet de malheurs, ne me le paraîtront plus, quand je t’aurai perdu.


Sebastian est en train de peindre son dernier tableau, les mots s'évanuissent, la cathédrale fond, le ciel est l'ultime parchemin dans la bibliothèque d'Alexandrie, la danse est amour vicieux pour le vent...

jeudi 2 juillet 2009

who are you Mr Py?




there is no coffee left into your dreaming soul
sleep little paper bird till words are dead
till mirrors are so empty

ceci n'est pas un poème, M. Py

mercredi 1 juillet 2009

the ballad of a raindrop


une mouche qui vole autour du président est condamnée à peine capitale
si, notre brave président l'écrase en un clin d'oeil, mais vous oubliez que cette mouche connaîtra une belle ville posthume, son regard emblématique va cartonner sur la une des journaux
oué, la petite s'articule bine au sourire du grand
« Maintenant, s'écria le petit tailleur, je prie Dieu qu'il me fasse la grâce de bénir cette bonne crème, pour quelle me rende force et vigueur. » Et prenant le pain dans l'armoire, il coupa une longue tartine pour étendre sa crème dessus. « Voilà qui n'aura pas mauvais goût, pensa-t-il, mais, avant de l'entamer, il faut que j'achève cette veste. » Il posa sa tartine à côté de lui et se remit à coudre, et dans sa joie il faisait des points de plus en plus grands. Cependant l'odeur de la crème attirait les mouches qui couvraient le mur et elles vinrent en foule se poser dessus. « Qui vous a invitées ici? » dit le tailleur en chassant ces hôtes incommodes.
Mais les mouches qui n'entendaient pas le français, revinrent en plus grand nombre qu'auparavant. Cette fois, la moutarde lui monta au nez, et saisissant un lambeau de drap dans son tiroir : « Attendez, s'écria-t-il, je vais vous en donner; » et il frappa dessus sans pitié. Ce grand coup porté, il compta les morts ; il n'y en avait pas moins de sept, qui gisaient les pattes étendues. « Peste ! se dit-il étonné lui-même de sa valeur, il paraît que je suis un gaillard, il faut que toute la ville le sache. »
vielle morale, la raison du plus fort est toujours la meilleure
certes, c'était une mouche républicaine, sa se voyait dans son vol confus et fatigué
qu'est-ce l'art?
l'art de tuer une mouche républicaine ou bien celui de te faire tuer par un président pas comme les autres?
l'art de créer, d'admirer la création, l'art de vibrer et de vivre le beau
merde, vous me faites chier avec vos propos d'intello là, cet art là n'est qu'un exhibitionnisme, le vice de faire voire la folie qui gît dans tes entrailles, moi, je préfère les pots de rinçure jetés en pleine figure au silence morbide des musées
bien dit cette fois encore...
oué, l'art d'anticiper la nature cochonière de ta personnalité
l'art véritable n'est en fait qu'un coeur mis à nu, le labyrinthe imaginaire, métissage de l'oeil à la couleur et aux axes, chute imprévue dans l'imaginaire muet de l'autre

le téléphone l'a réveillé au milieu de la nuit, Pascal a répondu, mais on a bouclé avant
il dormait rarement avec la télé allumée, mais là il étais fatigué, après une nouvelle journée de vertiges

un nouveau livre commencé sur un banc, des gens tissés autour de lui dans un va-et-viens perpétuel

je m'appelle Pascal, Py est un faux nom, je suis encore jeune et j'ai fait la plus belle promenade de ma vie ce soir, j'ai traversé la ville, nu pieds, sous la superbe croûte d'une pluie d'été, j'étais fait une halte sur un banc, le lac devant les yeux, les gouttes tombaient miraculeusement sur la page 28 de ce bouquin, y avait personne sur le quai, mais je savais qu'elle était aussi sou la pluie, puis je l'ai aperçu sur le même banc, trempée jusqu'à la moelle des os, sentant les champs de lavande, nu pieds, nue tête, la bouche trempé d'ancre, elle souriait, on a longtemps bavarder dans un mutisme complice, elle disait rien, moi, non plus, j'ai oublié mon livre sur le banc, dans la pluie, confondu dans une promenade nu pieds avec cette mystérieuse passante, je la voyait écrire dans son journal d'avoir passé le meilleur soir dans sa vie dans ces deux heures d'éternité quant étaient à al fois attachés au ciel et à la terre, une éternité trop courte d'ailleurs pour qu'elle me dise son nom et pour que je lui dise le mien

un éclair... puis la nuit, fugitive beauté, dont le regard m'a fait soudainement renaître, ne te verrai-je plus que dans une autre pluie? peut être dans un autre brouillard