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samedi 24 avril 2010

les pommes newtoniennes: les papillons et le crâne


après une courte réplique les pieds sur la terre je revins au français et aux digressions lyriques qui me hantent l'inconscient

c'est paradoxal comme un instant ou une personne peut nous ouvrir des portes inédites sur la vie, la perceptions des autres, le microcosme dans lequel on vie ou bien sur nous même

la première fois qu'une personne m'a dit que notre monde reste dominé par la soif de pétrole et la mégalomanie d'un petit groupe de vieillard de souche bourgeoiso-judaïque (le prof a autrement formulé ses propos), et ben, je lui ai ris au nez: sur le point de lui dire qu'il se foute de ma gueule, j'ai commencé à débiter devant lui des propos idéalistes, à le convaincre que l'export de démocratie se fait par la bonne foi des autres pour éradiquer la mauvaise volonté des anti-héros (quel con); deux ans après je découvrais la realpolitik, une expérience particulière de la série la pomme de Newton (celle qui tombe sur ton crâne afin que tu puisses découvrir une autre dimension du microcosme de ton existence). bref, j'étais plus Candide que le héros de Voltaire... heureusement que les eurêkas existent

après une décennie d'étude passionnée de la littérature, après de longues soirées de lecture et une soif rabelaisienne de connaître (Trink!) j'ai eu besoin d'un seul cours, d'une seule idée visionnaire afin de comprendre que toute la littérature (ou presque) est un exercice répétitif de mélancolie, un jeu narcissique de mise en abîmes des miroirs... rien d'autre que l'histoire d'une longue maladie continentale transposé dans de belles expressions. certes, c'est une vision caricaturale, mais grosso modo c'est quoi la littérature si ce n'est une longue tirade mélancolique, des gens qui s'auto-sacrifient, des amants qui vivent pleinement leur séparations (afin de vous convaincre il suffit de prendre une feuille, de la séparer en deux, de mettre à gauche les couples célèbres de la littérature qui sont heureux et à droite - les amants malheureux; faire ceci pendant une minute, ensuite confronter les résultats. Eh oui, je sais quel est le résultat, c'est prévisible). ça signifie point que la littérature soit plus riche ou plus pauvre après cette découverte, ce qui m'étonne dans toute cette histoire c'est la profonde cécité dans laquelle on vit jusqu'à l'instant crucial d'une nouvelle pomme newtonienne. Monsieur Pascal, merci de m'avoir enlevé les lunettes, je vois beaucoup mieux maintenant...
faut avouer ma joie de savoir qu'il y reste pas mal de livres construites sur l'élément ludique -'Il nome de la rosa' par exemple (lecture impérative pour ceux qui l'ont pas fait jusqu'à maintenant)...

j'ai toujours soupçonné l'existence d'un ingrédient faustien dans la tour tordue de mon conscient - la curiosité, la volonté occulte de tout connaître, de tout savoir, de tout apprendre - par conséquent tout lire, tout écrire, tout vivre - en deux mots: mission impossible. à la différence de deux autres découvertes, ceci est une trouvaille de mon adolescence précoce... j'avais 13 ans lorsque j'ai lu le chef-d'oeuvre de Goethe pour la première fois. ce n'est pas une vanité de le mentionner dans mon blog (du moins je veux le croire), si j'en parle c'est pour avouer que cette curiosité est un des éléments clés de mon microcosme...

une des dernière découverte c'est le triomphe de la vie - c'est facile de mourir, mais plus difficile de ne pas être... à vrai dire c'est la pomme newtonienne d'Alice dans son nouveau rôle de papillon tropical (note pour ceux qui trouvent que j'utilise un sfumato exagéré - Alice est un être réel et une lectrice fidèle de ce blog, ce n'est pas un personnage inventé qu'à 30%; ici d'un jeux d'écriture 'je vais t'emmurer dans la coquille de mon poème' [heureusement pour moi elle a écrit le poème avec le chasseur de crocodiles avant de me connaître :-P] et qui s'y est parfaitement encadré. sa volonté d'apprendre à aimer la vie dans les cendres de ses tissus m'a particulièrement impressionné). ce que j'aime chez elle c'est la nouvelle métamorphose du poète qui rêvait avoir un crâne, au personnage papillon. comme ça arrive souvent elle a eu son crâne, une superbe relique d'une tête d'enfant, cependant il lui était impossible de l'accepter, car elle a perdu son corps hamletien. un crâne c'est pas mal, mais ça empêche si on veut s'élever une nouvelle paire d'ailes, tu le sais mieux que moi, Alice.

ma passion pour la musique de Stravinsky est assez récente, un hasard plutôt, mais indispensable pour mettre ensemble tous ces morceaux. à noter que ces pensées se sont matérialisé en étroite complicité avec la danse de l'oiseau de feu. après la jeune fille et la mort de Schubert, c'est la mélodie qui me rappelle le plus la vie d'un papillon...

Après notre très onirique promenade il ne me reste qu'à te dire 'Welcome back in your future, dear butterfly'

PS: je préfère interrompre le fil de mes pensées avec des points de suspensions en attendant une nouvelle pomme newtonienne au lieu de vous faire descendre dans le laboratoire de mes pensées brutes


1 commentaire:

  1. Maître,

    C'est moi, ton personnage
    Je te cherche dans les rues de la vie
    Ecris-moi!
    I am alive only in your words...
    Il a plu toute la journée sur mon pays
    J'ai enterré
    Mon cœur dans mes mains
    Et j'ai écouté le ciel
    Ecris-moi
    Je suis une page blanche
    Qui tremble au milieu des vagues.
    Maître, écris le plus beau poème
    Sur mon épaule droite!
    En attendant
    Je dessine une prière dans le sable et
    Je t'envoie de mon pays lointain
    Ce sourire-papillon
    Qui traverse la nuit

    Alice

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