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mardi 22 novembre 2011

Intinéraires d'Alice (petite incursion dans la dialectique rilkéenne)


le regard d'Alice imprimant les dernières couleurs automnales
la ville matinale fondante dans les bras d'un brouillard prémonitoire
des gens pressés accrochés au ciel par le fil de leur respiration

Alice l'éternelle se réveille avec la métaphore de la lumière sur ses paupières
ses heures tombent lentement par terre 
danse inconsciente et inédite
ou se croisent le chat penseur de la voisine d'à côté
lectures mystiques, convulsions poétiques
les Mardi gras des épiphanies d'un personnage évadé 
les jours d'Alice fondant dans les couleurs celestes de de Staël
musée intime des ultimes révélations
nuance et son lui font prière 
devant aube et soleil couchant 
jour après nuit
incantation après merveille
Alice voyage aux sources de la musique
imprimant ses pas sur le corps lisse du piano
son monde se voit transporté aux cieux
par la musique tant rêvée 
dans le fin coquillage d'une cathédrale zurichoise

Alice s'arrêtant sur le quai du lac
au bord de la dialectique rilkéenne
Oh! bienheureuse la petite créature 

qui toujours reste dans le sein dont elle est née;
bonheur du moucheron qui au-dedans de lui,
même à ses noces, saute encore: car le sein
est tout.  Et vois l'oiseau, dans sa demi-sécurité:
d'origine il sait presque l'une et l'autre chose,
comme s'il était l'âme d'un Etrusque
issue d'un mort qui fut reçu dans un espace,
mais avec le gisant en guise de couvercle.
Et comme il est troublé, celui qui, né d'un sein,
doit se mettre à voler!.  Comme effrayé de soi,
il sillonne le ciel ainsi que la fêlure
à travers une tasse, ou la chauve-souris
qui de sa trace raie le soir en porcelaine.
Et nous: spectateurs, en tous temps, en tous lieux,
tournés vers tout cela, jamais vers le large!
Débordés.  Nous mettons de l'ordre.  Tout s'écroule.
Nous remettons de l'ordre et nous-mêmes croulons.
Qui nous a si bien retournés que de la sorte
nous soyons, quoi que nous fassions, dans l'attitude
du départ? Tel celui qui, s'en allant, fait halte
sur le dernier coteau d'où sa vallée entière
s'offre une fois encore, se retourne et s'attarde,

tels nous vivons en prenant congé sans cesse. 

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