il y a une semaine j'ai rencontré la rivière en pleine ville, j'avais pas de paraplui, elle avait oublié ses gants et on est rester tout les deux un certain temps au bords de la rue pour admirer la valse élégante du tram
on a eu tort d'y rester, car impitoyablement la roue a tué un pigeon, l'a coupé en deux en abîmant ses elle dans la bouche ouverte des rails, j'ai eu beau d'y attendre une goutte du ciel, j'ai eu tort encore de faire la rivière m'attendre agenouillée, de lui crier que mes poèmes modits, l'art tout entier ne peut sauver au moins un oiseau, à quoi bon cet art qui laisse un monstre métalique couper les ailes à un oiseau égaré, pauvre métaphore d'une vie tellement abîmée qu'est la notre...
je suis rentré en courant, étoufée par des cris, des peurs
j'ai chez moi une cage aux rossignols, je les ai rendue la liberté, un par un, 77 paires d'ailes plongées dans les cieux de Genève
le nuit je suis revenu pour pleurer mes rossignols auprès le petit cadavre, j'ai ramassé les plumes du pauvre oiseau, j'ai incendié les cages vides et j'ai fusillé ceux en métals
hier soir une jeune fille a fusillé les cages pour venger les oiseaux, ensuite elle a pris son café au milieu de la rue, sur les rails, à côté d'une rivière étrangement calme
on finit tous par des ailes ou des racines, par devenir oiseau ou arbre, amour subtil qui nous lie à jamais au ciel ou à la terre, à condition que des roues ou des scies ne nous embrasse avant
je suis Alice, un beau personnage de poème, mes gestes sont pur et fragiles, je connais quelqu'un qui lis éperdument mes poèmes, il est pathétique, pauvre con...
j'ai des propos rectangulaires dans ma bouche, parfois je rêve d'emmurer mon auteur dans la reflexion convexe d'une aube balcanique
je suis un oiseau martirisé sur les rameaux de mes insomnies, quelle folie de le laisser faire, cette drôle de querre que mon poète plagiateur m'approprie avant de fondre dans les caves oniriques de son âme (au cas oû il en a une)
la poésie est un exces, la vie du poète - un abus...
tous ce que j'ai besoin pour être hereuse c'est une paire d'ailes et un piano en plein champ de tournesol en fleur...
bon nuit, ma chère Alice/ beaux rêves, mon pauvre auteur
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