Pages

mardi 15 septembre 2009

Alice et le mistral. monologue au bord d'une crise de nerfs


la femme, personnage idéal pour faire peupler les poèmes, attachée éperdument au champs de piano, aux pluies insolites
il lit constamment mes vers, un air de piano dans sa tête, tant pis pour lui, moi, Alice, j'aime que les champs infinis de tournesol, je m'y abîme nu-pieds, j'y suis à l'abri de mes insomnies
cette folle liberté, regarder le ciel pendant des heures, couverte par une dernière pluie estivale, quel généreux festin
j'ai caché l'été dans mes poches avant de vendanger les cieux du levant

les hydrocarbures allégoriques scindent le silence en incertitudes... combien de pas faira-t-il le piano sur ses épaules... ces auteurs pathétiques, ils savent jamais que les pianos ont une âme de nuage et que leur personnages disposent d'une sensibilité extrême, anticipant les crises de nerfs, le maux de vers, le manque d'inspiration

Ulysse est disparu, ça me donne le sentiment d'une solitude impitoyable, je n'ai pu garder que les traces de ses traces, étranges signes qui enfantes les couchers de soleil...
entre moi et le ciel il n'y a que le pont des soupirs

le levant, version balkanique d'un paradis déconstruit, des gens qui subissent ou qui font subir les autres, des chiens hurlant devant l'immeuble, devant mes insomnie et mon silence, triste mariage de l'apocalypse et de la vie
les dieux du levant n'ont plus de lunettes, ils lorgnent de temps en temps des gens s'abîmant, ils préfèrent les imaginer heureux... intolérable absurdité...
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

le vent seul pourrait entendre le cri d'une femme au bord d'une crise de nerfs, mais il y peut rien, surtout si la femme est enclavée dans un poème monologué

lundi 14 septembre 2009

Alice aux tournesols. deuxième monologue


il y a une semaine j'ai rencontré la rivière en pleine ville, j'avais pas de paraplui, elle avait oublié ses gants et on est rester tout les deux un certain temps au bords de la rue pour admirer la valse élégante du tram
on a eu tort d'y rester, car impitoyablement la roue a tué un pigeon, l'a coupé en deux en abîmant ses elle dans la bouche ouverte des rails, j'ai eu beau d'y attendre une goutte du ciel, j'ai eu tort encore de faire la rivière m'attendre agenouillée, de lui crier que mes poèmes modits, l'art tout entier ne peut sauver au moins un oiseau, à quoi bon cet art qui laisse un monstre métalique couper les ailes à un oiseau égaré, pauvre métaphore d'une vie tellement abîmée qu'est la notre...
je suis rentré en courant, étoufée par des cris, des peurs
j'ai chez moi une cage aux rossignols, je les ai rendue la liberté, un par un, 77 paires d'ailes plongées dans les cieux de Genève
le nuit je suis revenu pour pleurer mes rossignols auprès le petit cadavre, j'ai ramassé les plumes du pauvre oiseau, j'ai incendié les cages vides et j'ai fusillé ceux en métals

hier soir une jeune fille a fusillé les cages pour venger les oiseaux, ensuite elle a pris son café au milieu de la rue, sur les rails, à côté d'une rivière étrangement calme


on finit tous par des ailes ou des racines, par devenir oiseau ou arbre, amour subtil qui nous lie à jamais au ciel ou à la terre, à condition que des roues ou des scies ne nous embrasse avant

je suis Alice, un beau personnage de poème, mes gestes sont pur et fragiles, je connais quelqu'un qui lis éperdument mes poèmes, il est pathétique, pauvre con...
j'ai des propos rectangulaires dans ma bouche, parfois je rêve d'emmurer mon auteur dans la reflexion convexe d'une aube balcanique
je suis un oiseau martirisé sur les rameaux de mes insomnies, quelle folie de le laisser faire, cette drôle de querre que mon poète plagiateur m'approprie avant de fondre dans les caves oniriques de son âme (au cas oû il en a une)
la poésie est un exces, la vie du poète - un abus...

tous ce que j'ai besoin pour être hereuse c'est une paire d'ailes et un piano en plein champ de tournesol en fleur...

bon nuit, ma chère Alice/ beaux rêves, mon pauvre auteur

dimanche 13 septembre 2009

souvenirs d'Alice. premier monologue

ces yeux livides vêtus d'une seule chaussure balayaient les gouttes du violon, elle est sortie de chez elle ce matin car elle n'avait plus l'intention de s'acheter des fleurs, ça anticipe la mort les fleurs, ça fade et surtout ça fait un creux dans les estomacs des romantiques
elle ne s'emmerde plus des angoisse, elle marche tout nu, tout droit vers le lac, s'agenouille devant l'eau, prend avec ses doigts souples, ni âge, ni raison, elle pêche ses idées insatiables dans le poème marécageux de son inconscient et les trempe une après l'autre dans la peau diffuse de l'eau
Léonard, t'es un grand aveugle, les mots sont plus que des mots, ne t'accroche point aux gestes, aux articulation du temps, ton temps est l'ombre trouée d'une seule journée sépia qu'on a siroté à tâtons dans les mains d'un quai éperdument étrange, dans cette gare pathétique que je cesse pas d'évoquer sur les bords du Styx, de mon Styx, une rivière quasi-obsédante, quasi-pathétique, je la pries de s'arrêter, arrête-toi rivière, tu es mon imagination
les questions, mes questions parsemées le long de la ville, des rues que je traverse nu pieds, au bord d'une mise en scène que mon auteur m'impose, ne m'appartiennent pas
ne croyait donc ce que vous lisez, ce que vous avez devant votre regard déshabille, ceci n'est pas une pipe car ceci n'est plus