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mardi 6 septembre 2011

ohne titel


il y a un moment ou le jour et la nuit changent de place, ou les couleurs de l'insomnie changent de nuances et le monde apparaît tout neuf devant les yeux suspendus à mi-chemin entre sommeil et réalité

pour le présent qu'on ne sent plus il y aura sans doute une nouvelle paire de lunettes de soleil afin de bien cacher vos cernes et de taire le secret du monde que vous vivez à l'envers

les insomnies deviennent ainsi la seule forme d'héroïsme au lit... (C. avait sans doute raison)
mais toutes les choses du monde ont une certaine limite et lorsque l'insomnie s'acharne encore il faut lui trouver autre distraction que l'exercice monotone de compter des moutons imaginaires (lui en dessiner un serait plus rassurant pour les deux parties impliquées)

alors ça commence. et pour ne pas perdre le temps avec de nouvelles recherches voici des conseils pour l'apprivoiser: lire ensuite googler tout les mots qui vous viennent à l'esprit ensuite consulter tout les sites de nouvelles que vous connaissez (même si vous avez déjà consulté ça pendant les longues heures de boulot et que les nouvelles vous dégoûtent) ensuite faire une douche retrouver la dernière série américaine sur la toile et regarder en ligne 3 ou 4 épisodes et, lorsque les dernières photos de vos nouveaux amis sur fb vous écoeurent, couronner cette pâtisserie baroque par une promenade au petit matin dans le parc de l'université entre les sdf, les fêtards (les fêtards aux cafards ou les cafards des fêtards) et les artistes (qu'on a souvent du mal à repérer car au petit matin la frontière entre les artistes et les fêtards s'efface, donc la possibilité des migrations dans les deux sens s'accroît considérablement)

en un mot la possibilité de l'exploration du creux des insomnies est plus vaste que l'on pensait pourvu que l'on puisse trouver une sortie du labyrinthe