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jeudi 30 septembre 2010

réflexions devant un lecteur imaginaire


tant que les droits de l'homme ne sont pas respectés sur toute la planète je trouve extrêmement absurde de plaider pour les droits des animaux. vous n'êtes pas d'accord? eh ben, tant pis. or, je ne dis point que seuls les hommes comptent ou qu'ils faut prendre plaisir en tuant les bêtes. c'est pas du tout ça. mais, faites un effort, lorsque tant d'enfants crèvent de faim chaque jour à quoi sert un chien traité correctement dans petit trou de province helvétique? c'est quoi votre réponse? j'ai pitié pour ceux qui déboursent une fortune pour entretenir leurs animaux de compagnie au lieu de faire une donation ou d'adopter un enfant. pas facile d'investir dans les relations humaines, hein?
c'est simple de faire un petit investissement sûr - ton chien va t'aimer quand même parce qu'il dépend de toi. être apprivoisé c'est être dépendant. mais faut être responsable pour ceux qu'on apprivoise (t'avait raison, Saint-Ex). donc, aventurer vous d'abord dans la grande économie, c'est-à-dire, dans l'investissement journalier d'affection, avant de vous permettre le luxe des petits investissements égoïstes.

cher creveur de pneus (j'emploie ce mot malgré son in-existence en français), t'es un petit lâche qui n'a pas les couilles de crier en pleine rue ce que ton petit geste pourrait signifier s'il ne serait pas anonyme. mais, là, franchement, t'es comme le maître qui refuse ramasser la crotte de son chien et se sent tout fier de son geste. bravo. t'es un vrai ridicule. je t'imagine le soir savourer ton petit plaisir d'avoir troué 5, 17, 23? pneus à toutes les voitures aux numéros d'imm étrangers. si tu crois que ça fout le cafard aux frontaliers, alors, ma foi, t'es terriblement con... bref, t'es con quand même pour la lâcheté et l'hypocrisie de ton geste malin. c'est toi la racaille. dommage que tu puisses pas lire ces lignes que je viens de te dédier...

lors des moments cruciaux une cigarette peut nous aider plus que quelques pages de l'évangile. mémoire approximative. je sens la mécanique creuse de ta pensée maligne cher philo nihiliste. j'espère de tout mon coeur que tu l'as essayé, car moi je l'ai fait et ben, ça fout le cafard. on est certainement mal concentré dans de pareils moments pour faire une bonne lecture de la bible et c'est carrément plus simple de fumer une clope, mais pas plus utile. exceptés les fumeurs invétérés, mais là, franchement, on peut leur opposer les moines, pour qui la bible compte plus que la clope. y a certainement plus de fumeurs que de liseurs d'évangile, mais c'est juste une affaire de calcul, car si tu prends en compte la profondeur de la réflexion de celui qui lit le Verbe, tu comprendras, sans doute, qu'il vaut au moins cinq fumeurs... à toi de faire le total.

aujourd'hui trois petites réflexions et pas trop de poésie. tout ce qui est en excès nuit, donc j'épargne vos idées d'une soupe poétique ce soir et je vous conseille vivement de prendre une soupe réelle, mes chers lecteurs imaginaires.

allez, très bonne soirée à tous et à la prochaine.

mardi 28 septembre 2010

Alice et le blason du beau tétin


spots... elle était assise au milieu des tâches monochromes... le blanc c'est la vie, une existence caste, vide de tout désir et le noir - la nuit, la possibilité d'une lumière, une vague tentation qui te tourne la tête

Laura sur des affiches dans toute Genève... t'es presque célèbre. tu crois. puisque je te le dis... cette fille qui emprisonne la vie lumière dans son nom. une italienne
sans doute. une sorte d'Amélie à cheval entre curiosité et snobisme. en fumant son geste est presque la possibilité d'un art gestuel. un nouveau monde éphémère entre son regard passif et sa main statuaire, une fin de siècle en miniature. certes, mais il suffit qu'elle baisse la tête ou qu'elle fasse appel à son ton ironique. entre le statuaire et le kitsch - une seconde. dommage pour cette non financée de Pétrarque. les fins de siècles finissent vite. bah oui, y a pas de remède contre le temps.

Alice, l'ancienne a déserté de mes poèmes. Je la cherche. En fait je prétend la chercher. Je sais bien qu'elle n'aime plus peupler le vide. la nuit comme promesse de l'aube ne l'intéresse plus ou pas autant. elle traverse les rues de Genève en lisant des poèmes. elle me fait littéralement peupler ses rêves (en style maniériste, certes, rêve auquel je dédie le poème de Marot ;-P )

Le blason du beau tétin

Épigrammes (1535)

(Extrait)
Tétin refait, plus blanc qu'un œuf,
Tétin de satin blanc tout neuf,
Toi qui fait honte à la rose
Tétin plus beau que nulle chose,
Tétin dur, non pas tétin voire
Mais petite boule d'ivoire
Au milieu duquel est assise
Une fraise ou une cerise
Que nul ne voit, ne touche aussi,
Mais je gage qu'il en est ainsi.
Tétin donc au petit bout rouge,
Tétin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller
Tétin gauche, tétin mignon,
Toujours loin de son compagnon,
Tétin qui portes témoignage
Du demeurant du personnage,
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie dedans les mains
De te tâter, de te tenir :
Mais il se faut bien contenir
D'en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendrait une autre envie.
Ô tétin, ni grand ni petit,
Tétin mûr, tétin d'appétit,
Tétin qui nuit et jour criez
«Mariez moi tôt, mariez !»
Tétin qui t'enfles, et repousses
Ton gorgias de deux bons pouces :
A bon droit heureux on dira
Celui qui de lait t'emplira,
Faisant d'un tétin de pucelle,
Tétin de femme entière et belle.


Clément Marot

quel est le sens qui nous fait aimer l'art et comment prévenir sa disparition. je veux dire du sens et non pas de l'art. Edward Hopper - plus universel que jamais dans son illustration des lacunes du rêve américain. la sérénité du cauchemar, une note implicite et omniprésente. et non, y a pas le cris scandinave qui fait vibrer les couleurs, pas des piétas, des morts ou de gens criant la douleur. ses personnages enmûrés dans une résignations (?) entre folie et néant. les couleurs en principe chaudes, make-up du vide. des femmes regardant les fenêtres invisibles (dommage qu'il connaissent pas le suicide assisté et son épanouissement dans la confédération montagnarde).
l'expo de Lausanne - une véritable rentrée artistique pour moi.
les trois arbres sur le Pont Neuf. Seul ceux qui ne connaissent pas Paris (et je vous rappelle que Paris c'est pas une ville mais un état d'âme) ne pouvons comprendre...

l'art pour l'art c'est un caprice, l'art pour l'âme une nécessité... Le monde a bien existé avant tout les Van Gogh, mais que serions nous sans la densité de ses couleurs...

bonne nuit à tous et à toutes (bonne nuit, Alice). Je suis de retour.